Filières

Le commerce équitable se divise en deux types de filières, décrites notamment dans la résolution du Parlement européen (juillet 2006) et la charte de FLO / WFTO :

La filière intégrée

Les Magasins du Monde s'intègrent dans la filière intégrée, qui s'est progressivement construite dès les années 1960 pour un commerce juste, alternatif et solidaire. Cette filière pionnière du commerce équitable se préoccupe de l’ensemble de la filière, du producteur au distributeur. Tous les acteurs de la filière sont des organisations du commerce équitable. Cette filière va au-delà de la garantie d’un prix minimum et du paiement d’une prime du commerce équitable : il s’agit de construire des alternatives commerciales permettant un rééquilibre entre les acteurs socio-économiques tant au Sud qu’au Nord, dans l’objectif d’une plus grande justice sociale.

Filière intégrée

La filière labellisée

Apparue dans les années 1990, elle a permis d’augmenter les volumes de produits du commerce équitable commercialisés par la vente dans les grandes surfaces. Dans cette filière, ce sont les produits et, depuis janvier 2014, aussi les ingrédients qui font l’objet d’un label. Contrairement à la filière intégrée, les importateurs et distributeurs ne sont généralement pas des organisations de commerce équitable.

Filière labellisée

Complémentaires au départ, ces deux filières se différencient pourtant de plus en plus: 

- Les révisions des standards de la filière labellisée en 2011 et en 2014 ont mené à un affaiblissement progressif des critères Fairtrade/Max Havelaar, avec notamment l'introduction de la balance de masse et des programmes d'approvisionnement Fairtrade pour certains produits (voir tableau ci-dessous).

- L'ensemble du système de labellisation ne change pas fondamentalement les injustices du commerce international. La multiplication et la concurrence des labels diminue la crédibilité du commerce équitable tel que se le représentaient les pionniers, qui voulaient réellement changer la donne et les termes de l’échange.

- Le coût des certifications pose également problème au nord et au sud et écarte les plus défavorisés (sud) ainsi que les tout petits commerçants (nord). Un nouveau déséquilibre se crée, qui favorise les acteurs déjà dominants sur le marché, d'autant plus que ces acteurs ne modifient pas fondamentalement leurs pratiques commerciales vers une plus grande équité.

Le tableau résume de façon schématique les points essentiels sur lesquels se différencient les deux filières (liste non exhaustive):

Filière intégrée, Magasins du Monde Filière labellisée, label Fairtrade Max Havelaar

Équitable sur l’ensemble de la chaîne de production et de transformation (sauf transport)

Pas de suivi de la chaîne de production (le label porte uniquement sur le produit ou sur un ingrédient, pas sur la filière)

Part des ingrédients équitables dans les produits composés : 50% au minimum

Part des ingrédients équitables dans les produits composés : 20% au minimum

Traçabilité garantie pour tous les produits (à chaque produit correspond un producteur identifié)

Pas de traçabilité pour le cacao, le sucre, le jus et le thé (volumes trop importants, producteurs non identifiés). Système de bilan de masse pour ces produits.

Pour les produits composés, tous les ingrédients qui peuvent provenir du commerce équitable doivent provenir du commerce équitable. Dans une plaque de chocolat, le cacao, le sucre et d'autres ingrédients qui peuvent provenir du commerce équitable (vanille, noix de cajou, raisins secs, etc) sont tous issus du commerce équitable.

Les programmes d'approvisionnement Fairtrade permettent une certification "ingrédient" pour le cacao, le sucre et le coton. Dans une plaque de chocolat portant le label de programme Fairtrade cacao, il suffit que le cacao soit labellisé Fairtrade pour que la plaque porte ce label programme.  Les autres ingrédients (sucre, vanille, etc) ne doivent pas nécessairement être issus du commerce équitable.